Saturday, 7 December 2013

L’entorse lombaire : qu’est-ce que c’est ?

Parmi les éléments qui composent notre corps, il y a une structure dont il n’est absolument pas possible de nous passer pour vivre « normalement » : notre colonne vertébrale.


Un bref rappel anatomique :


La colonne vertébrale (ou rachis) se compose de 24 vertèbres mobiles, du sacrum et du coccyx.

En partant du haut vers le bas, nous avons sept vertèbres cervicales qui forment le cou, douze vertèbres dorsales qui forment le haut du dos et cinq vertèbres lombaires pour le bas du dos. Plus bas, notre sacrum se compose de cinq vertèbres soudées qui assurent la jonction de la colonne vertébrale avec la ceinture pelvienne et le coccyx, tandis que ce dernier comporte au moins quatre vertèbres semi-mobiles qui concourent à protéger la partie inférieure de notre tube digestif (anus).


Également, notre colonne vertébrale comprend un grand nombre d’articulations qui permettent entre autres au crâne d’être mobile et qui assurent son soutien, et qui assurent aussi la flexion du cou et de tout le dos. En outre, cette structure a pour fonction de soutenir et de protéger la moelle épinière, d’attacher la cage thoracique (protection du cœur et des poumons) en plus de s’assoir sur le bassin qui lui sert de socle.




Colonne vertébrale vue latérale

Colonne vertébrale vue latérale




Colonne vertébrale

Colonne vertébrale (moins le crâne), cage thoracique et bassin





Ainsi, la colonne vertébrale comprend plusieurs parties dont le rachis cervical, le rachis dorsal, le rachis lombaire, le sacrum et le coccyx. Chaque partie a sa fonction, et celle du rachis lombaire, entre autres, n’est pas des moindres.


En effet, du fait de sa situation (elle se trouve en bas), la partie lombaire assure la stabilité de la colonne vertébrale en entier et permet également à cette dernière de bénéficier d’un support mécanique. De plus, grâce aux différents éléments qui la composent et qui peuvent s’articuler entre eux, la colonne lombaire permet à notre dos d’être mobile, lui donnant, entre autres, la possibilité de fléchi, de s’étirer et même de marcher.

Le rachis lombaire tient donc un rôle important dans notre colonne vertébrale; c’est pourquoi les dysfonctions, les accidents et autres traumatismes peuvent l’affecter et causer une grande gêne à l’ensemble de nos activités quotidiennes.


L’entorse lombaire, par exemple, est l’un de ces problèmes. Celle-ci peut se définir en termes simples comme un traumatisme subi par des ligaments ou tendons musculaires situés dans la région lombaire à cause d’étirements excessifs ou même de déchirures. Et un ligament particulier est le plus souvent affecté : le ligament ilio-lombaire. Dans cet article, nous expliquerons en détail le rôle de ce ligament pour comprendre son implication dans l’entorse lombaire.



Quelques symptômes d’une entorse lombaire


L’entorse lombaire fait partie des impacts traumatiques que notre colonne lombaire peut subir. Avec l’hernie discale, les irritations articulaires entre deux vertèbres et d’autres problèmes, celle-ci est l’une des pathologies pouvant nous causer douleurs et inconforts au bas du dos.


L’entorse lombaire s’explique par une tension excessive appliquée à un muscle ou un ligament de la zone lombaire. Elle peut avoir différentes causes, comme les torsions, des mouvements répétitifs ou encore un faux mouvement (ex. mouvement de rattrapage), lesquels n’ont pas forcément à être violents pour être dommageables.


Toutefois, à la suite de ces mouvements, la personne ressent rapidement la douleur entrainée par l’entorse et éprouve généralement de la difficulté à se tenir droit et à rester assise. Il peut s’agir de douleur modérée ou sévère, selon la gravité de l’entorse, et il est possible de la sentir se propager dans les membres inférieurs.


En outre, la douleur est exacerbée par les efforts et peut s’atténuer grâce à un repos au lit (qu’il n’est cependant pas nécessaire d’exagérer). Il faut noter que la durée de cette douleur peut aller de plusieurs jours à plusieurs années; on parle alors, respectivement, de douleur aigüe et de douleur chronique.



Entorse lombaire : un problème qui touche particulièrement le ligament ilio-lombaire


Lorsqu’une articulation a été soumise à une torsion excessive et que l’amplitude de ce mouvement a dépassé sa limite, cette situation occasionne un traumatisme pour les ligaments ou muscles qui se trouvent dans cette région. Évidemment, c’est exactement ce dont il s’agit dans le cas d’une entorse lombaire.


Dans la majorité des cas, l’atteinte d’un ligament spécifique est mise en cause : celle du ligament ilio-lombaire.


De couleur blanc nacre et aux propriétés fibreuses et peu élastiques, le ligament ilio-lombaire est compris entre le bassin et la dernière vertèbre lombaire(L5), reliant ainsi la colonne vertébrale au bassin.


Le ligament ilio-lombaire


Le ligament ilio-lombaire est un des ligaments non capsulaires les plus puissants de notre organisme. À titre de rappel, les ligaments non capsulaires, contrairement aux ligaments capsulaires qui entourent et enferment les articulations, unissent ensemble de façon plus libre et moins fermée les muscles et les divers os du squelette.


Pour en revenir au ligament ilio-lombaire, il s’agit d’un ligament très solide étant donné que les fibres ligamentaires y fusionnent avec les fibres du périoste, ce qui permet leur ossification.


Afin de bien comprendre le rôle du ligament ilio-lombaire dans notre corps, il faut imaginer les mouvements que nous effectuons normalement lorsque nous marchons. En effet, nous ne déployons pas simultanément les membres supérieur et inférieur du même côté (droit ou gauche) pour marcher, par exemple le bras gauche avec la jambe gauche.


Pour nous déplacer, nous basculons notre corps en avant, et une jambe se trouve projetée vers l’avant pour rattraper le déséquilibre, tandis que l’autre demeure fermement en appui sur le sol pour nous aider à nous propulser vers l’avant. En même temps que la première jambe, le bras qui lui est opposé est également projeté en avant pour contrecarrer le déséquilibre ainsi créé. De cette façon, le corps peut conserver le même axe longitudinal, et donc à la fois son équilibre latéral et sa direction, l’angle des épaules demeurant, pour sa part, sensiblement le même. Cette double et contre rotation du corps (le bassin d’un côté, et les épaules de l’autre) lui permet donc de conserver la même orientation générale pendant la marche, i.e. droit vers l’avant, ainsi que son équilibre vertical, et évite que la tête ne fasse la « machine à laver » (tourner d’un côté et de l’autre successivement à chaque pas). Je vous laisse le soin d’imaginer ce qu’il en serait dans le cas contraire!


Ce mouvement que nous effectuons pour marcher sollicite donc grandement le ligament ilio-lombaire, car tandis que, par exemple, la jambe droite est lancée en avant, cela entraîne une torsion du bassin selon un axe horizontal gauche-droite. En effet, celui-ci n’est pas une ossature fixe et rigide, mais bien mobile. Ainsi, la pointe supérieure droite du bassin se retrouve propulsée vers l’arrière, et la pointe supérieure gauche, vers l’avant, alors que la partie inférieure de chaque côté ira dans le sens inverse. Cette torsion viendra alors tirer sur le ligament ilio-lombaire de chaque côté, entraînant ainsi la contre-rotation de la cinquième vertèbre lombaire (L5) dans le sens horaire. Et c’est celle-ci qui entraînera par la suite la projection naturelle du bras gauche vers l’avant, à travers toute la colonne vertébrale et les épaules. Selon de récentes recherches, la colonne vertébrale peut être considérée comme le moteur de la marche et les jambes ses amplificateurs.


C’est pourquoi un problème du ligament ilio-lombaire survenant à la suite d’un mouvement excessif de son articulation peut être considéré comme sérieux, car il peut grandement affecter toutes nos activités en rendant une chose aussi simple et essentielle que la marche très douloureuse et laborieuse. La douleur est généralement bilatérale étant donné que ce mouvement de rotation subi par la vertèbre L5 accentue la tension ligamentaire de chaque côté à chaque pas. C’est ainsi que ceux qui sont atteints d’une entorse lombaire parlent souvent d’une impression d’avoir « une barre de fer dans le bas du dos ou de marcher sur des œufs ».


Ceci peut survenir même si un dépassement de l’amplitude limite des mouvements n’a pas été observé, et même après avoir fourni un effort minime; cette condition peut donc se produire sournoisement, à un moment où on s’y attend le moins ou à la suite d’un mouvement banal et apparemment sans risque.



Plusieurs causes peuvent être citées


Quand on parle d’entorse lombaire, on peut évoquer diverses causes. Il peut s’agir :



  • D’un traumatisme que la colonne lombaire a subi directement à la suite d’une chute, d’un choc ou d’un accident;

  • D’un problème de torsion du bassin (qui donne l’impression d’avoir une jambe plus courte que l’autre) qui doit faire l’objet d’une mise à niveau;

  • D’une charge trop lourde que nous nous sommes obstinés à porter;

  • D’un effort en mauvaise posture, comme le fait de se pencher pour ramasser un objet sans fléchir les jambes et en torsion;

  • Du fait de susciter très peu le dos (manque d’exercice physique, sédentarité, etc.) ou, au contraire, de trop le solliciter;

  • De mouvements répétitifs qu’on effectue par exemple en exécutant son travail;

  • D’une position assise prolongée;

  • La résultante de ces multiples causes est la dysfonction vertébrale dans la grande majorité des cas.



Ce que chacun peut faire en guise de prévention


Pour minimiser les risques d’une entorse lombaire, nous pouvons ménager le bas de notre dos, faire de l’exercice physique régulièrement pour solliciter le dos et le maintenir dans une bonne condition physique, ainsi que réaliser des exercices de musculation spécifiques afin de raffermir la zone lombaire et les abdominaux (notre sangle musculaire naturelle).


Également, voici quelques conseils que nous pouvons suivre :



  • Faire corriger les problèmes mécaniques comme le bassin qui n’est pas à niveau;

  • Garder le dos droit en position assise;

  • Maintenir un coussin entre le bas du dos et le canapé pour que la colonne soit toujours bien appuyée;

  • Choisir un matelas ferme et adapté au dos;

  • Bien s’échauffer avant les efforts importants;

  • Prendre une bonne posture en gardant le dos bien droit avant de fournir des efforts comme soulever une lourde charge en utilisant les muscles des cuisses et des bras;

  • S’accroupir et garder le dos bien droit pour soulever une charge à partir du sol, tout en la maintenant près du corps, afin que la charge ne pèse pas entièrement sur le bas du dos;

  • Pour se pencher à un endroit situé à mi-hauteur du corps comme un plan de travail dans la cuisine, un établi, un évier ou encore un lavabo, il est préférable de s’appuyer sur la pointe d’un pied pour réduire la tension à laquelle est soumis le bas du dos et pour réduire les risques d’entorse lombaire en se redressant.


Ceci étant, l’entorse lombaire peut arriver à n’importe lequel d’entre nous. Mais puisqu’il y a d’autres problèmes qui peuvent entrainer des douleurs dans le bas du dos, comment savoir si la douleur que vous ressentez provient réellement d’une entorse lombaire?



En cas de douleurs lombaires, il ne faut pas hésiter à consulter


Quel que soit le genre de douleur qu’on ressent au dos, le mieux est d’en référer à un spécialiste, comme un chiropraticien par exemple, pour corriger les problèmes biomécaniques et éviter que ceux-ci n’empirent. Dans le cas d’une entorse lombaire, elle peut évoluer et dégénérer, et les crises aigues peuvent devenir plus fréquentes et plus sévères.


En ce qui concerne le repos, il est évidemment recommandé en cas de douleur. Néanmoins, il ne s’agit pas de s’aliter longuement, car deux jours sont souvent largement suffisants pour les cas les plus graves. En effet, il apparait clairement de nos jours qu’il est important, pour favoriser la guérison du dos, de reprendre petit à petit les activités normales et les activités physiques tout en sachant évidemment bien les doser.


L’importance de consulter un professionnel comme un chiropraticien réside également dans le fait qu’il soit expérimenté et qu’il ait reçu les formations nécessaires pour reconnaitre l’atteinte dont vous souffrez. Il vous recevra en premier lieu pour établir le contact avec vous et pour mieux connaitre vos conditions de vie et de travail, pour pouvoir éventuellement établir un diagnostic et un pronostic sur les causes exactes ayant généré votre condition.


La suite consistera en un examen physique complet pour déterminer s’il s’agit réellement d’une entorse lombaire, où il pourra également être question de radiographies pour voir dans quel état se trouvent vos vertèbres et votre colonne vertébrale en général.


Dans le cas d’une entorse lombaire, la chiropraticien visera à rétablir la mobilité des segments affectés, à corriger la posture et le mouvement des vertèbres auxquelles sont attachés les muscles ou les ligaments touchés par l’entorse lombaire, ainsi qu’à bien équilibrer colonne lombaire.


Il est, en effet, très important de comprendre que la chiropratique n’a pas uniquement pour objectif de faire disparaître la douleur. Il est d’abord question de corriger le problème en s’attaquant à sa source pour que la colonne lombaire puisse retrouver son plein fonctionnement, et qu’il n’y ait ensuite pas de récidive ou de rechute. Ensuite, la cause en étant éliminée, les entraves en seront corrigées (ce qui empêche le corps de se guérir), pour que le corps puisse mieux et plus rapidement se guérir par lui-même, tout en permettant que cette guérison s’opère sans complications, et de la meilleur façon possible.


Outre les techniques manuelles qu’il utilisera avec vous, votre chiropraticien vous prodiguera également des conseils de posture et vous suggèrera des exercices correctifs que vous pourrez pratiquer pour que votre dos puisse récupérer plus rapidement sa santé. Un dos bien en santé, ça permet de bien « marcher » et même de mieux « penser »!



L’entorse lombaire : qu’est-ce que c’est ?

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